19 janvier 2018

Une comète ralentit brusquement sa rotation à l’approche de la Terre !

Images de la comète 41P / Tuttle-Giacobini-Kresak obtenue le 19 Mars 2017. On y voit la structure des jets. Il y a une différence de six heures entre les deux images et les deux jets tournent dans le sens des aiguilles d'une montre. La période de rotation de la comète était alors de 24 heures et passait à 27 heures seulement dix jours plus tard. Crédits : Observatoire Schleicher / Lowell

De passage au plus près de la Terre en avril dernier, la comète 41P/Tuttle-Giacobini-Kresak a finalement pu être observée sous toutes les coutures par les astronomes. Ils ont alors découvert que sa période de rotation avait brusquement ralenti, le noyau tournant sur lui-même non plus en 24 h, mais en 48 h en seulement six semaines.

41P/Tuttle-Giacobini-Kresak est une comète à courte période qui complète une orbite autour du Soleil tous les 5,4 ans. Découverte pour la première fois par H. Tuttle en 1858, elle a été « perdue » pendant des années jusqu’à ce qu’elle soit redécouverte par M. Giacobini en 1907. Perdue à nouveau et redécouverte pour la troisième fois en 1951 par K. Kresak, la comète porte maintenant les noms des trois personnes qui l’ont découverte. Le 1er avril 2017, elle passait au plus près de la Terre à seulement 21,2 millions de kilomètres de distance. L’occasion pour tous les curieux et passionnés de suivre sa course avec des jumelles et pour les astronomes de l’étudier plus en détail.

Les chercheurs de l’observatoire Lowell ont notamment observé la comète au printemps dernier entre les mois de mars et mai et ont remarqué que la comète avait brusquement « ralenti ». Sa période de rotation était alors deux fois plus longue, passant de 24 à plus de 48 heures en seulement six semaines. C’est du jamais vu ! Si elle continue à ralentir, « elle pourrait même s’arrêter complètement et ensuite commencer à tourner dans la direction opposée », note David Schleicher, principal auteur de cette étude.

Au fur et à mesure que la comète se rapproche du Soleil et que la glace se vaporise à sa surface, elle développe des jets de gaz et de poussière de plusieurs milliers de kilomètres de long. Une queue distinctive apparaît alors. L’un des gaz les plus communs retrouvés dans les comètes est le cyanogène, une molécule composée d’un atome de carbone et d’un atome d’azote. Schleicher et ses collaborateurs ont ici mesuré le mouvement de deux jets de cyanogène provenant de la comète. Ils ont alors déterminé que la période de rotation avait augmenté. « Nous ne nous attendions pas à un tel changement dans la période de rotation dans un intervalle de temps aussi court », note le chercheur. « Il s’agit là du plus grand changement de la période de rotation jamais mesurée ».

Ce résultat implique par ailleurs que la comète « a une forme très allongée, une faible densité et que les jets sont proches de la même extrémité du corps », notent les chercheurs. Les résultats préliminaires ont été présentés lors de la 49e réunion de la Division des sciences planétaires de l’American Astronomical Society qui tient actuellement aux États-Unis. D’autres études seront nécessaires pour tenter de comprendre l’ampleur de ce phénomène.

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